PÉTAIN, SARKOZY ET AUTRES CAPITULARDS

Publié le par David L'Epée

SSarko-copie-1.jpg« Cet événement [l’élection de Sarkozy] marque la fin d’une séquence. Celle de l’union tacite entre gaullistes et communistes qui formait le ciment de la politique nationale depuis la Libération : intervention économique de l’Etat, mesures sociales, distance critique envers les Américains. [...] J’appelle "pétainisme" une forme particulière de la réaction française, qui existe au fond depuis 1815. Premier trait : présenter une politique capitularde comme une régénération nationale. La "rupture", c’est quoi ? Le démantèlement des acquis sociaux, le fait que les riches paient moins d’impôts, qu’on privatise de façon rampante l’université, qu’on donne les coudées franches aux affairistes. Cette façon de déguiser une soumission au capitalisme mondialisé en révolution nationale relève en soi du "pétainisme" au sens formel. [...] Il était extrêmement important pour Sarkozy de montrer clairement que le gaullisme était mort. D’où son positionnement rapide en chouchou de Bush. [...]

On peut prévoir que la gauche social-démocrate française va être amenée à s’accomoder aux données du libéralisme mondialisé, à se "strauss-kahniser". Cela s’est passé dans les autres pays européens, il n’y a pas de raison pour que la France y échappe. »

Alain Badiou (auteur de "De quoi Sarkozy est-il le nom ? ", Lignes, 2007), in. Le Nouvel Observateur, 6 au 12 décembre 2007

Publié dans analyse

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