GAUCHE SOCIALE ET DROITE SOCIETALE

Publié le par David L'Epée

Ci-dessous le discours prononcé par Alain Soral à l’Université d’été du Parti Populiste, où il était invité à la fin du mois de septembre :

 

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Depuis l’élection de Sarkozy la preuve semble être faite qu’il n’y a plus ni gauche ni droite. Même si l’ouverture à gauche de Sarkozy est en réalité l’union sacrée des libéraux-atlantistes, Il est clair qu’il n’y a plus guère de différence – sur le plan de l’économie comme des questions de société – entre la gauche bobo du PS et la droite libérale pseudo sécuritaire d’un Sarkozy. Si pour les gauchistes, Sarkozy est un homme de droite (parce que soit-disant sécuritaire, ce qui est lui faire une publicité qu’il ne mérite pas !), pour ceux de la droite nationale, c’est un homme de gauche : droit de l’hommiste et sans-papiériste, au mieux une sorte de Tony Blair français. En fait, on peut aussi bien dire aujourd’hui que les politiques du Système sont tous de gauche : - tous pour le droit du sol, le mariage gay… Ou qu’ils sont tous de droite : - tous ralliés à la domination politique de l’économie de marché. Mais cette confusion de la gauche et de la droite vient aussi de la confusion de leur définition. Confusion de leur définition, de gauche, de droite, qui nous amène à rappeler qu’il y a deux façons de définir la gauche et la droite.


Il y a d’abord, historiquement, la définition de droite qui nous vient de l’Ancien régime. Définition qui voit dans la droite les valeurs positives d’honneur, de morale, de respect des anciens et de la hiérarchie. La gauche étant alors la destruction de ses valeurs par le libéralisme montant, libéralisme montant qui débouchera sur la Révolution française. Le libéralisme, ses valeurs de calcul amoral et sa destruction de l’ordre ancien, devant donc être considéré comme le mal de la gauche. Ce que certains hommes qui se croient de la droite traditionnelle ont tendance à oublier. Il y a ensuite la définition de gauche qui nous vient du marxisme et de la Révolution d’octobre, pour qui ce qui définit la gauche et la droite, c’est le rapport Capital / Travail. Est de gauche ce qui favorise le Travail. Est de droite ce qui favorise le Capital. Selon cette définition bien comprise, un patron de PME aujourd’hui est donc de gauche, puisque du côté du travail productif. Un actionnaire du Medef est au contraire de droite, puisque du côté de la rente, de l’exploitation et du parasitisme, tout comme le fils de famille oisif, fut-il gauchiste et RMIste professionnel. On remarquera au passage que les valeurs de la Révolution française – formellement de gauche, puisque fondées sur un égalitarisme abstrait et déclaratif, mais pratiquement de droite, puisque triomphe du libéralisme montant – ne permettent pas de trancher nettement entre les deux camps : de gauche comme le peuple, ou de droite comme la bourgeoisie ?

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De cette première clarification des gauches et des droites, on peut déjà conclure qu’un parti populiste qui défend à la fois les valeurs morales et le monde du travail est de droite, selon la première définition, et de gauche selon la deuxième. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’existe plus ni gauche ni droite et encore moins que tout ce vaut. Mais qu’il existe une droite morale qui est, si on y réfléchit bien, la condition de la gauche économique. Et, à l’inverse, une gauche amorale qui s’est révélée être la condition idéologique de la droite économique dans sa version la plus récente. Remarque qui nous amène à mai 68, à la société de consommation et au fameux libéralisme libertaire. Un libéralisme libertaire qui n’est rien d’autre que la gauche sociétale au service de la droite sociale, afin de détruire à la fois la gauche sociale et la droite sociétale : - la gauche sociale incarnée à l’époque par le PCF, - en même temps que la droite sociétale, incarnée à la même époque par de Gaulle et son monde des valeurs de culture maurrassienne. [...]


Quel point commun y a t-il entre la droite nationale des valeurs et la droite libérale du profit ? Je dirais aucun, sinon la prétention à la domination par deux groupes sociaux, en réalité inconciliables : - L’un se fondant sur un ordre moral et la hiérarchie naturelle du monde ancien, - l’autre sur l’amoralisme intégral et moderne de la loi du profit, porte ouverte à tous les arrivismes, toutes les décadences et toutes les mobilités sociales. Union de deux groupes à prétention dominatrice où le premier, qui n’en a pas les moyens, se met au service du second qui ne partage aucune de ses valeurs.
Les libéraux se servant des conservateurs, qu’ils ont historiquement vaincus et chassés du pouvoir, comme autant d’idiots utiles pour garder le pouvoir contre le peuple. Dans la pratique ? C’est le bourgeois frontiste de la région PACA qui a voté Sarkozy comme il votait hier Le Pen, pour, pensait-il, mettre un terme à la chienlit, et qui se retrouve au final avec Cécilia, Kouchner et Rachida Dati ! En fait d’union des droites : l’éternelle manipulation de la très respectable droite des valeurs par le monde de l’argent, issue, je vous le rappelle, de la gauche historique. Une union que l’on peut aussi qualifier plus brutalement d’union du mac et du cocu !

 

 

Pour lire le discours en entier, voir le site d’Alain Soral



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Publié dans textes fondateurs

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